Description
Sous la direction d’Alain Beeching
Le Chasséen, vaste complexe culturel au cœur du Néolithique occidental, présente de nombreuses variantes géographiques et chronologiques dans le champ des productions matérielles, qui permettent traditionnellement sa première approche identitaire. Pourtant, malgré des centaines de sites dans chaque région, ses modes de fonctionnement économique et social restent encore très mal connus. Dans la France méridionale, après l’époque des fouilles en grottes et le lent développement de celles en plein air, fortement liées à l’activité préventive imposée par la loi, de nombreuses données jusqu’ici inconnues sont apparues ou se sont développées. Le domestique et le funéraire, la part des mondes exploités du minéral, du végétal et de l’animal se révèlent mieux grâce à de multiples travaux d’analyse. C’est ce qui a été longuement réalisé ici à Saint-Paul-Trois-Châteaux comme le montre la présente monographie. Pour le stade récent du Chasséen, couvrant la première moitié du 4e millénaire avant notre ère, quelques très grands sites livrent de multiples traces d’activités distribuées et sectorisées sur de vastes superficies, mais pas sur le mode du village groupé et dense. Il pourrait s’agir ici d’un des secteurs spécialisés de ces grands complexes. On y a trouvé une abondance de fosses-silos et l’outillage lié de transformation des céréales, ainsi que de nombreux dépôts funéraires en réemploi ou imitation de ce type de structure en creux, traduisant un choix de recrutement et une hiérarchie entre les inhumés ; parfois des sacrifices. La présence d’ossements humains isolés assimilables à des reliquaires, de dépôts intentionnels d’objets, ainsi que la consommation exacerbée du chien pourraient être liées à des manifestations de célébrations rituelles. La grande diversité des approvisionnements en matières premières, parfois exotiques, renforcerait cette hypothèse d’un lieu jouant un rôle de centre territorial pour certaines activités de la société de ce Chasséen récent rhodanien.
The Chasséen, a vast cultural complex of the Western European Neolithic, presents numerous geographical and chronological variants in the field of material productions, which traditionally allow its first approach in identity. However, despite sometimes hundreds of sites in each region, its modes of economic and social functioning still remain very poorly known. In Southern France, after the era of cave excavations and the slow development of those in the open air, strongly linked to the preventive activity imposed by law, numerous hitherto unknown data appeared and developed. Domestic and funerary activities, the share of exploited mineral, plant and animal worlds are better revealed thanks to multiple analytical works. This is what has been carried out at length here in Saint-Paul-Trois-Châteaux as shown in this monograph. For the recent stage of the Chasséen, covering the first half of the 4th millennium BC, a few very large sites provide multiple traces of activity distributed and sectorized over very large areas but therefore not in the mode of the grouped and dense village. This could be one of the specialized sectors of these large complexes. An abundance of silo pits and related cereal processing tools were found there, as well as numerous funerary deposits reused or imitating this type of dug structure, reflecting a recruitment choice and a hierarchy between those buried; sometimes sacrifices. The presence of isolated human bones comparable to reliquaries, intentional deposits of objects, as well as the dog’s excessive consumption could be linked to manifestations of ritual celebra- tions. The great diversity of supplies of raw materials, sometimes exotic, would reinforce this hypothesis of a place playing the role of territorial center for certain activities of the society of this recent rhodanian Chasséen.